
Photographier un tapis de faïence
Reportage dans les coulisses d'une prise de vue en très haute définition : le pavement du château d'Ecouen.
C’est dans la cour du château d’Écouen que commence cette campagne photographique. La mise en place d’un dispositif spécifique nécessite un va-et-vient continu entre la cour et le 1er étage de l’aile Nord du château. Particularité du jour : le chef-d’œuvre de la Renaissance bientôt photographié par René-Gabriel Ojéda et Mathieu Rabeau se trouve à même le sol.
Le pavement a été commandé en 1542 pour le château d’Écouen au grand faïencier Masséot Abaquesne. Conçu à l’origine pour la galerie de Psyché, il est aujourd’hui présenté dans la grande salle du Roi.
Qu’il s’agisse d’une enluminure ou d’un vase en céramique, chaque œuvre appelle un dispositif ad-hoc qui aura pour mission de la sublimer. Dans le cas du pavement monumental d’Ecouen, la captation est rendue possible grâce à la mise en place de deux grands rails de travelling sur lesquels est fixé un pont d’éclairage. Ainsi l’appareil peut survoler l’œuvre.
Afin d’obtenir un fichier en très haute définition, les photographes procèdent à une prise de vue « par assemblage ». Près de 200 photos ont été prises lors de cette campagne. L’opération requiert une grande précision, autant au niveau de l’éclairage qu’au niveau du positionnement de la caméra, de façon à rendre toute la matière exploitable. L’œuvre est quadrillée durant plusieurs heures.
La suite de cette opération se déroule rue de Bercy, dans les locaux de l’agence photographique. Plusieurs heures de post-production sont encore nécessaires pour offrir une vue inédite de ce pavement dans son intégralité.