
La numérisation de l'Atlas des Parcs et Jardins du Palais de Compiègne
L’agence photographique a procédé à la numérisation de l’Atlas des Parcs et Jardins du palais de Compiègne. Cet ouvrage dont il n'existe qu'un exemplaire est un outil indispensable à l'entretien des jardins du Palais, il s'est transmis de jardiniers en jardiniers au fil du temps.
Lors d'une campagne photographique au Palais impérial de Compiègne, Laure Starcky, responsable de la documentation, a demandé s'il était envisageable de photographier un atlas dont les dimensions particulières sont de 2,10 mètres ouvert.
Disposant d’un scanner spécialement adapté à ce type de document, l’agence photographique a pris en charge la numérisation de cet album hors du commun récemment restauré.
Ce volume fait partie d’un ensemble de vingt-huit atlas des Domaines de la couronne, constitué de trois séries : les Parcs et Jardins - dont fait partie cet atlas - les immeubles et la forêt.
Pour en savoir plus, nous sommes allés poser quelques questions à François Breton, Jardinier en chef du SCN de Compiègne et Blérancourt, chef du service jardin depuis 1983.
Combien de personnes travaillent avec vous ?
L'effectif est de 16 jardiniers pour entretenir et restaurer le domaine de Compiègne de 40 hectares, ainsi que le site du musée Franco-américain de Blérancourt.
Quand l’Atlas des Parcs et Jardins est-il arrivé en possession des équipes du Parc ?
Il se trouvait dans le bureau du jardinier en chef de l'époque bien avant que j'intègre le service, il a été remis au service de documentation du Palais dans les années 2000. Dans les années 1980, d'importants travaux de restauration ont été réalisés chaque année. Pour le chef jardinier, on peut dire que c'était un livre sacré.
Quand avez-vous eu connaissance de l’ouvrage ?
Il m'a été présenté par le chef jardinier de l'époque lors de mon intégration dans le service.
Quelle relation avez-vous avec cet ouvrage ? Est-ce toujours une référence pour l’entretien des parcs et jardins du Palais ?
Je dirais que c'était la manière la plus adaptée pour un jardinier en chef d'expliquer, de sensibiliser et de transmettre aux "nouveaux" jardiniers les bases de l'histoire du jardin.
Avez-vous la possibilité de modifier le tracé original des plans y figurant ?
Non, nous avons toujours respecté les tracés du jardin de Berthault.
L’agence photographique de la RMNGP a numérisé cet atlas, est ce que cela va faciliter votre travail de pouvoir travailler à partir d’images numériques ? Cela va-t-il entrainer un changement dans votre manière de travailler ?
Ce sera effectivement beaucoup plus pratique pour le consulter. (Pour avoir toujours à portée de main les plans sur tablette par exemple)
Est-ce l’unique ouvrage de référence dont vous vous servez pour l’entretien du Parc ?
Depuis 2009, nous avons aussi le plan de gestion qui comporte un dossier documentaire et un dossier de gestion plus technique. Ce document de travail est une bonne synthèse qui allie à la fois l'histoire et les techniques. Le service jardin possède aussi une bibliothèque avec de nombreux ouvrages sur la botanique et l'histoire des jardins mais rien de comparable avec l'atlas de la couronne !
Avez-vous des anecdotes à propos de l’ouvrage ou de votre utilisation de cet atlas ?
Il nous a servi notamment à retrouver les axes permettant de recréer les tracés de la demi-lune au fond du parc. Il nous a permis également de recréer des massifs qui avaient disparus, et plus récemment de justifier de l'axe de l'allée des beaux-monts par rapport à un projet de l'ONF.
Il a permis aussi la création du jardin des roses qui avait totalement disparu et que nous avons reconstitué dans les années 1980.
Nous tenons à remercier François Breton pour le temps qu’il nous a consacré.
Le Palais de Compiègne a été occupé par les différents souverains dès l’époque des Mérovingiens. Peu à peu, la résidence devient un lieu de séjour royal où la chasse tient une place prépondérante.
Napoléon 1er confie à son architecte Louis-Martin Berthault les travaux d’aménagements des espaces extérieurs du château de Compiègne. L’Empereur se décide pour un jardin à l’anglaise qui met en valeur la proximité de la forêt et de la résidence.
Après la chute du Second Empire, le jardin est intégré à la ville et devient un jardin public.
Les transformations actuelles s’appuient sur les plans dessinés par Berthault en 1811 et consignés dans l’atlas en 1844.
Un chantier de restitution a été mené par l’équipe de jardiniers du Palais qui se sont appliqués à respecter le plan initial des jardins. Ils ont été des précurseurs dans la restitution historique de cette grandeur. En témoigne le Jardin des Roses, restauré à partir d’un relevé de 1821.
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