
Sainte Véronique, patronne des photographes
C'est à la fin du XIXème siècle - ayant tout d'abord été protectrice de la corporation des fabricants de lin et des lingères - qu'elle devient la sainte patronne des photographes, réalisant la première manifestation d'une fixation du réel par l'image.
Il se fait aujourd’hui 2 millions de photos par minute dans le monde. L'image se bat pour garder son statut d'œuvre d'art dans un monde où elle est devenue un flux.
Qui est photographe ? Qui ne l'est pas ? Produire des images fait-il de nous des photographes ? Le matériel donne t-il la légitimité au photographe ?
Quelques photographes tentent par leur maîtrise technique, par un sens inné de la composition, ou encore par un regard aiguisé sur le monde qui les entoure de conserver la photographie dans sa place d'art à part entière. Mais savent t-il à qui ils doivent la première image ?
Remontons le temps :
Il y a 12 ans : premier selfie
25 ans : première image partagée sur internet. (CERN)
42 ans première photo numérique (Kodak)
70 ans : naissance du polaroïd (Land)
150 ans : première photo couleur (Ducos Du Hauron)
200 ans : première photographie Nicephore Niepce
Il y a presque 2000 ans Véronique créait la première "photo" du Christ et ne savait pas qu'elle deviendrait plus tard la patronne des photographes !
Mais qui est Véronique ?
Fêtée chaque année le 4 février et figure traditionnelle de la 6ème station de la Passion, elle essuya la sueur et le sang sur le visage du Sauveur, son empreinte demeura sur le linge. Ce voile, appelé Sainte Face mais aussi veronica aurait des pouvoirs miraculeux.
Ainsi, dans l'iconographie chrétienne, Véronique est la plupart du temps représentée de face, exhibant la Sainte Face.
En réalité l'image théographe est d'origine païenne. Dans ce cas, le récit est issu de plusieurs légendes, dont celle du Mandylion d'Edesse. Différentes sources témoignent de guérisons suite à la contemplation du visage du Christ. Jacques de Voragine dans la Légende Dorée les synthétise dans son récit sur la guérison de l'empereur Tibère.
L'éthymologie de ce nom est double. Dérivé du grec Fero nikène (je porte la Victoire) et modifié par le dialecte macédonien, Sainte Véronique est aussi appelée Veronica, Verenice, Bérénice. Contraction et latinisation de veronikon, il s'avère qu'on ait plutôt cherché à ce que le prénom signifie Vraie Image pour justifier la Sainte Face.
Pour en savoir d'avantage, lire l'article :
Grojnowski Daniel, « Véronique, patronne des photographes », Études, 3/2012 (Tome 416), p. 367-376.
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